Les graphies diasystémiques du wallon commun.

Les betchfessîs scrijhas.

Diasystems in standardised walloon

Les betchfessîs scrijhas.

Les diasystèmes orthographiques du wallon (normalisé)

How to pronounce diasystemic graphs of walloon ?

Hoe moeten we de diasistemische grafen uitspreken ?

 dierin rapontiaedje - last update: 2004-01-25.

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Note sur la présentation générale de chaque diasystème sur cette page.

Chaque diasystème est d'abord illustré par quelques exemples typiques. La rubrique "répartition" donne la distribution du diasystème étudié dans la Wallonie. La section "Base historique" signale si cette graphie était présente dans les textes anciens, ou dans les noms propres. Jusqu'à présent, il est recommandé de suivre la prononciation de la zone de Wallonie la plus familière au locuteur. La section "prononciation standard" est donnée uniquement pour ceux qui apprendraient le wallon sans aucune attache physique ni ancestrale avec la Wallonie.


A propos du mot " betchfessî ".

Betchfessî, c'est placer des objets ou des personnes tête-bêche, c'est-à-dire la tête de l'un près des pieds de l'autre. On entendra par exemple : "Cwand tote li måjhonêye raplike, fåt bén betchfessî ls efants po coutchî, ca dji n' åréns nén des léts assez." (Quand toute la famille nous rend visite, il faut placer les enfants tête-bêche pour dormir, car nous n'avons pas suffisamment de lits). Cette opération permet de gagner de la place en augmentant la contenance. C'est exactement ce qu'on recherche avec nos betchfessîs scrijhas, dont xh peut être considéré comme le premier représentant.

Lucien Mahin, divins: Qué walon po dmwin, Quorum, Gerpinnes, 1999, et


ea (suffixe latin -ellum)

Exemples: novea (novia, novê, nouvia, nouvê = nouveau); batea (batia, batê = bateau), bea (bia, bê = beau), vea (via, vê = veau), pea (pia, pê = peau), saeyea (saya, sèyê = seau), tchvea (tchvè / djvè, tchvia = cheveux), laecea (lècê, lacê, lacia, lacha = lait), solea (solia, soya, solê, solo).

A l'intérieur de mots: s(i)peate (supête / sipiate = épeautre); rabeazi (rabiazi, rabèli = embellir)

Hors série : tch(i)vea (tchivia, tchivè, tchuvè), solea (solê, solia, soya, solo).

Répartition: L'est et le Sud prononcent ê, le Centre et l'Ouest prononcent ia; la limite est extrêmement bien marquée, et pour tous les mots, sauf s'ils ont perdu leurs sens premier (emprunt inter-zones); elle sert à délimiter, dans un but didactique, la limite Est-Centre, Sud-Centre, Sud-Ouest.

Base historique: présente dans les textes en ancien wallon écrit au Moyen-âge, jusque 1600 (scripta) (voir entre autres: Remacle: documents lexicaux extraits des archives de Stoumont, Rahier et Francorchamps, Les Belles Lettres, Paris, 1972). Exemples: quermea (cwarmea, cwarmê). Cette lettre se retrouve jusqu'à nos jours dans certains noms propres Barvea (Barvia, Barvê), Sarolea (Sârolia, Sårolê), Donea (Donê, Donia, petit Denis) (voir Herbillon & Germain: dictionnaire des noms de famille en Belgique romane, éd. Crédit Communal, 1996).

Petite histoire: proposée par Jean Germain dans la revue Toudi en 1989, mais déconseillée par son propre "découvreur". Elles est reprise en 1994 par Lorint Hendschel dans sa correspondance. Le ea est compris dans les graphies proposées et acceptées au congrès UCW sur la normalisation (Charleroi, 23-3-1996).

Prononciation standard. Pour ceux qui apprennent le wallon hors zone (Bruxelles, Flandre, étranger), ou en milieu pan-wallon, la prononciation standard sera -ia. Les groupes -tea (roytea) se prononcent -tcha (roytcha), -cea, -ssea (laecea, rossea) se prononcent cia (lècia, rossia), -vlea (tåvlea) se prononce via (tauvia), -yea (boyea, moyea) se prononce -ia (boya, moyea); cawiea se dit cawia.

Apprenez-le en wallon.

Etude détaillée du diasystème -ea.


ô (groupe latin a + l + consonne, évolution 1)

Exemples: côp (coup), ôte (autre), sô (saoul), on pô (un peu), ôr (or, métal précieux), fô (fou), hôt (haut), on trô, côper, sôter, schôder (brûler, échauder).

Répartition: Ce son est prononcé fortement nasalisé en Ardenne et au Brabant wallon, parfois noté ôn, ö, voire on. A l'Ouest-wallon et localement dans le Sud-wallon (Haute-Sure, Semois), il devient ou / oû: coup (coûp), oute (oûte) etc. Au centre, il se prononce presque de la même façon que le diasystème "au", d'où de nombreuses difficultés graphiques (le diasystème "ô" est parfois écrit "au" et le diasystème "å" est écrit "aû".

L'orthographe normalisée est: ôte på(rt)

Base historique: à partir de 1200, le même groupe latin a + l + consonne subit un double traitement en wallon, aboutissant aux deux diasystème distincts "ô" et "å". Il est remarquable qu' il y ait très peu de divergences sur toute l'étendue de la Wallonie (des mots qui auraient évolué vers "ô" dans une région et vers "å" dans l' autre sont pratiquement inexistants, mais le test est difficile en Centre-wallon), ce qui montre encore une fois l'unité linguistique de l'aire wallonne, indépendemment de l'émiettement politique. Il a pu y avoir une hésitation à une certaine époque, qu'on retrouve dans certains toponymes (voir des exemples dans Remacle, la différentiation dialectale en Belgique romane avant 1600, Droz, Genève, 1992, p. 41). Le même radical latin a pu également évoluer suivant les deux façons, mais alors dans des séries de mots très différents. Par ex. "cal-" (calefacere, calida) a donné à la fois "tchåfer" (chauffer) et "kixhåde" (ortie), d'une part, et tchôd (chaud) et schôder (échauder) de l' autre. Le sentiment qu'on a un son bien particulier est visible dans les graphies anciennes qu'il a suscité, comme par exemple li nom du village de Trooz (trô).

Pononciation standard. Pour ceux qui apprennent le wallon hors zone prononcez ô ôn, c'est-à-dire presque on (Tonton);

Petite histoire: Dans le Namurois, où la prononciation des deux diasystèmes "å" et "ô" est fort proche (d'où les graphies classiques aute, trau), l'orthographe avait été normalisée discrètement par Lucien Léonard, en observant les mots écrits à Liège, d'une part, et les prononciations "ou" de l'Ouest-wallon d'autre part (également dans toute l'œuvre de Jean Guillaume). Dans le "Lexique Namurois", le diasystème ô est orthographié "ô" (ôte, trô), et le diasystème "å" s'écrit "au" (tchau, clau).

Pour l'ensemble de la Wallonie, la graphie "ô" et la notion sous-jacente est déjà explicitée dans Walo+, UCW, 1992. Elle a été ensuite proposée et acceptée au congrès UCW sur la normalisation (Charleroi, 23-3-1996).

Remarques: Les emprunts du français qui ne sont ni des "å" ni des "ô" sont simplement écrits "o": oto, chamo, buro.


xh (H secondaire type 1a)

Exemples:

xhufler (hufler, chufler = siffler); pexhon (pèhon, pèchon = poisson), baxhî (bahî, bachî = baisser); coxhe (cohe, coche = branche), ouxh (ouh, uch = porte);

tous les subjonctifs imparfaits: ki dj' alaxhe (ki dj'alahe, ki dj' alache, ki dj' alasse = que j'aille)

Répartition: La prononciation H est typique de l'Est-wallon, CH ailleurs; limite bien marquée, pour tous les mots, servant de délimitation à l'Est-wallon; accent ach-lauté en Ardenne liégeoise, surtout en position terminale (coxhe, uxh), parfois amuïe en Hesbaye; permet d'éviter que les néolocuteurs est-wallons ne fassent impasse sur la prononciation du H terminal. Une simple information de masse empêchera la prononciation en ks des personnes non averties.

Base historique: Il s'agit d'une vieille lettre utilisée en ancien wallon écrit du Moyen-âge (scripta), se retrouvant dans les noms propres:

Petite histoire: proposée par Lucien Mahin en 1994 dans un fascicule à diffusion limitée: Li rfondou walon: li pouna eyet li cova. La graphie apparaît dans la revue "Li Ranteule" dès les premiers numéros en 1996. Parfois, occasionnellement dans les Coutcouloudjoû, Singuliers, Dépêche de Wallonie. Néanmoins, malgré que la graphie soit omniprésente dans les noms d'endroits et de personnes, surtout dans l'est de la Wallonie, le XH va focaliser l'opposition viscérale aux changements, quels qu'ils soient, de l'orthographe wallonne, et donc au processus de normalisation non basé sur l'adoption d'une forme prestigieuse (Liège ou Namur). Les réactions de type: "Quand je voit un xh dans un texte en wallon, je ne lis pas." en disent long sur les éléments irrationnels qui entrent en ligne de compte quand on parle d'orthographe.

Zero-knowers (english) pronounce xh like english sh.; zero-cnoxheus (français): prononcez xh comme le français ch; zero-kenners (deutsch, nederlands) sprich xh wie ich-laut aus (zoals in het Malmedy gebied).


jh (H secondaire type 1b)

C'est la variante sonore de la précédente.

Exemples: prijhon (prîjon, prîhon = prison), åjhey (åhèye, åjîy = facile), scrijheu (scrîjeû, scrîheû, scrîyeû); (r)awijhî (aw'hî, rawijî, rûjî, rawîjer = aiguiser) et suffixe -ijhî (-ijî, -îjer, -ihî, -izer = -iser), tchimijhe (tchimîhe, tchimîje), åjhe (åje, åhe), mezåjhe (mèzåhe, mèzåje).

Répartition: Même répartition, mais beaucoup plus instable de mot à mot, mêmes prononciations que xh à l'est (non distinguable phonétiquement), avec une tendance plus nette à se transformer en y, voire s'amuïr. S'est transformée en z sous l'influence du français dans de nombreux mots liégeois (batijhî -> batizer, eglijhe -> èglîze, falijhe -> falîze); prononciation non francisée la mieux conservée à Stavelot Lierneux. Actuellement, dans les mots où elle existe encore en position terminale, elle se transforme spontanément en j chez les néolocuteurs et dans les zones de transition (Vielsalm). le JH est compris dans les graphies proposées et acceptées au congrès UCW sur la normalisation (Charleroi, 23-3-1996).

Base historique: Jadis elle était aussi écrite xh: Brixhco (Brîhe-cô, brîje-cô = Brise-cou, lieu-dit répandu). La graphe jh provient de la planification.

Petite histoire: Proposée avec xh, quasi-obligatoire pour rendre compte du son J majoritaire. On en parle moins, peut-être parce que ses deux réalisations peuvent être trouvées spontanément, par utilisation d'une des deux lettres du digraphe.

Zero-knowers (english): pronounce jh like french j or ge (joli, petit bourgeois); zero-cnoxheus (français): prononcez jh comme le français j; zero-kenners (deutsch, nederlands) sprich jh aus wie xh, wie ich-laut (zoals in het Malmedy gebied)


sch (H secondaire type 2)

Exemples: schiper (skiper, chiper, hiper = glisser, s'échapper), dischinde (diskinde, dichinde, dihinde), a pî dischås (a pîs d'hås, a pîs d'chås, a pîs dèscås), scheter (skèter, chèter, hèter), schinon (skinon, chinon, hinon).

Répartition: Pour ces mots à distribution extrêmement complexe, on privilégie des formes ouest-wallonnes, qui se prolongent parfois au sud, et dont certaines ont déjà manifesté une tendance naturelle à la généralisation (scaye, skèter)

Base historique: Dans certains toponymes: Schaltin (5364) qui se prononce Chaltin, mais jadis Scaltin, Aische-en-Refail se prononce Yache mais s'est écrit Axhe (donc prononciation H). En français actuel, sch se prononce ch dans schtroumf et sk dans Schaerbeek. Voir aussi: Doische, Lescheret.

Petite histoire: Proposée en 1995 par Lucien Mahin pour "donner plus de lisibilité" à des formes originales ouest-wallonnes, le SCH est compris dans les graphies proposées et acceptées au congrès UCW sur la normalisation (Charleroi, 23-3-1996).

Zero-knowers (english): pronounce sch like english sh: ship, short); zero-cnoxheus (français): prononcez sch comme sk; zero-kenners (deutsch, sprich sch aus wie in deutch: schue, schmiz; zero-kenners (nederlands) spreek sch uit als sk


Li nåziåle én

én

Exemples:

1e série: souvent des mots en ien en français: bén, rén, nén, tchén, i vént (bien, rien, pas, chien, il vient).

2e série: Indicatif imparfait pluriel (1 & 3e pers.): nos avéns, nos esténs; il avént, il estént.

3e série: mots terminés par -in en français. gamén, malén, vén, djårdén.

4e série: mots isolés: éndjole, djéndjole, cénk.

une phrase mnémotechnique: Mårtén va so s' djårdén; i voet on lapén ki magne si pierzén; i houke si tchén; li tchén vore sol lapén; n' vola-t i nén k' i n' l' apice nén ?

Répartition: Toute l'aire centrale (Namur, Liège, Saint-Hubert) a in (bin, rin, nin, tchin, i vint). Mais Charleroi a én (bén, rén, nén, tchén, i vént). De nombreuses zones périphériques, tant à l'est, qu'à l'Ouest et au Sud ont des formes dénasalisées (bé, ré, né, tché, i vét; biè, riè, niè, tchiè, i vièt; bî, rî, ni, i vît).

Base historique: Graphie existant dans l'ancienne langue wallonne écrite: voir ici. en est prononcé spontanément in dans de nombreux noms de personnes et de lieux Gembes prononcé F: Jimbes, W: Djimbe; Trempont ; F. Trimpont.

Zero-knowers (english) pronounce én like ee in bee (you will pronounce like in Nivelles and in the Wisconsin walloon community); zero-cnoxheus (français): prononcez én comme in.

On peut retrouver les équivalents du diasystème "én" sous forme de la graphie "ien" en espagnol (ci-dessus: tienda = boutique), ou en italien (niente = nén).

Apprenez-le en wallon.


ae

Exemples:

série 1: plaece, glaece, agaece, waezon, djaene, waeraxhe.

série 2: suffixe -aedje.

Répartition:

Série 1: les formes est-wallonnes en è sont minoritaires mais originales (glèce, plèce), ailleurs en a;

Série 2: même répartition mais avec une forme ouest-wallonne en -âdje.

Ne donnent pas lieu à la graphie ae :

Les mots provenant du pronon è [en] suivent la forme majortaire è (est + Centre), malgré les formes a sud- et ouest-wallonnes : emantchî (èmantchî / amantchî).

Les mots à répartition inverse (è dans le Sud-wallon, a dans le reste de Wallonie) : il a (il a / il è), panî (panî / pènî).

Base historique: Le glissement de prononciation entre â et è se retrouve également sur l'aire flamande et hollandaise (Nl waar, flamand waer, noms propres Dewaer, Schaerbeek), allemande (graphie ä), scandinave (graphie ä qui peut toujours s'écrire ae).

Zero-knowers (english) pronounce ae like a in ago; zero-kenners (deutsch, nederlands) sprich ae aus wie ä (ähnlich); zero-cnoxheus (français): prononcez ae comme è (à la liégeoise).

Apprenez-le en wallon.


ey(e)

Exemples:

Série 1: Walonreye, kékfeye, åjhey, mi feye, Mareye, nosse patreye

série 2: i reye, dji neteye

les cis ki fjhèt îye a Nameur, Châlerwè et Bive-Bietrès. --> eye

  • 1. participes erireces femrins des 2 & 3inme gropes: ele a stî vite mousseye, ene gamene rade sipaneye.
  • 2. nos provnant di ces-la: ene pogneye (pougnîye); ene bresseye (bressîye).
  • 3. codjowaedje edicatif prezintrece singulî viebes avou -yî, ... dji neteye (dji netîye)
  • 4. cawete reye (-rîye): Walonreye, halkinreye.
  • DIFERINT DI (èn ome come W. Bal bouxhe foirt so ci clå la) êye (êye, éye, ée, èye a Lidje, MINS måy îye)

    Répartition: En général, formes -èy minoritaires mais originales. Série 1: èy à l'est, îy, î ailleurs; Série 2: Conjugaisons du présent idem; Série 3: participes passés féminins (2e, 3e et 4e groupes de Hendschel), et leurs formes substantives: -êye, -èye à l'est, -éye, -êye et au Sud (partie); -îye, -iye, -îe au Centre, Sud (partie) et à l'Ouest.

    Base historique: tendance naturelle de généralisation des -èye: mi fèye (est, Centre et sud).

    Zero-knowers (english) pronounce ey like ay in may; zero-cnoxheus (français): prononcez ey comme èy (à la liégeoise).


    êye

    Exemples:

    1. participes erireces femrins do prumî grope: ene tchanson bén tchantêye.
    2. codjowaedje des viebes do prumî grope a moyeye: boerler, i boerlêye, tchicter, dji tchictêye.
    3. mot d' valixhance: ene banslêye, ene peclêye. (MÅY ene bansliye, ene pecliye)
    êye (êye, éye, ée, èye a Lidje, MINS måy îye)

    Répartition:

    Base historique:

    Zero-knowers


    oe

    Exemples:

    (1) froed, doet, toet, croe, droet (freûd, deût, teût, creû, dreût / fwèd, dwèt, twèt, crwè, drwèt / frèd, dèt, tèt, drèt / fwad, dwat, twat, cwa, dwat / frûd, dût, tût, crû, drût / froûd, doût, toût, croû, droût = froid, doigt, toit, croix, droit).
    (2) moes (meûs, mwès = mois); troes (treûs, trwès = trois).
    (3) conjugaisons: dji croe; dji voe; dji doe (dji creû, dji veû, dji deû / dji crwè, dji vwè, dji dwè / dji croû; dji doû / dji crwa; dji vwa; dji dwa)
    (3) suffixe d'objets: såcloe (såcleû, såclwè, såcloû = sarcloir), ovroe (ovreû, ovrwè, ovroû = atelier).

    Répartition: permet une lecture en (naturelle, typique du Centre wallon) et en (comme dans œcuménique, de l'Est-wallon); Dans le Sud-wallon occidental et en zone wallo-picardes, ces mots peuvent se prononcer oû (on retrouve alors une lecture du graphe "à la flamande").

    Base historique: Graphie utilisée par les auteurs namurois anciens, dont Louis Loiseau ( "i voèt", "nos voèrans", "dji boès", "ene croès").

    Apprenez-le en wallon.


    oen

    Exemples:

    (il n'y quasimment que ces mots là): poenne (pwène, pwin.ne, pon.ne = peine); voenne (vwène, vwin.ne, von.ne = veine); moens (mwins', mons = moins); moenne ( = moine); moenner ( = mener, conduire); patrimoenne ( = patrimoine)

    Répartition:

    Base historique:

    Zero-knowers


    oi

    Exemples:

    coir, moir, poirter, coine, foirt (cwér, mwért, pwèrter, cwène, fwârt / cwâr, mwâr, pwarter, cwane, fwârt, côr, môr, pôrter, côrne, fôrt = corps, mort, porter, corne, fort).

    Répartition: la valeur wa (Centre et sud) est naturelle de part la connaissance du français, la valeur (est) existait dans l'ancien liégeois. La graphie est choisie, aux dépends de wae parce qu'elle peut facilement se prononcer à la carolo (ô) (valeur en Ouest wallon). Tous ces mots se prononcent ou, dans certaines zones de l'Ouest-wallon.

    Base historique: Graphie utilisée par les auteurs liégeois anciens, ayant donc une valeur .

    Zero-knowers (english) pronounce oi like we in english web.; zero-cnoxheus (français): prononcez oi comme en français (wa). zero-kenners (deutsch, nederlands) spreek oi uit zoals wa; denk aan de oude schrijving wae (Dewaer).

    Apprenez-le en wallon.


    Li waire d' aiwe

    ai

    Exemples:

    série 1: mots dont les équivalents français sont en ai: caisse, laid, claire, air, braire (crier, pleurer), mwaisse (maître); eplaidî (publier; cfr plaidoyer), oyi, saiss (oui, sais-tu), s' afaiti (s'habituer, cfr se faire à).
    série 2: mots à retenir, orthographiés ainsi à cause d'une graphie ai en écriture wallonne du 19e siècle, ou à cause d'un ancêtre latin ou germanique orthographié avec A: waire, aiwe (latin "agua"), riwaitî (regarder, cfr anglais "to wait", nl et alemand "wachten"), si dispaitchî.

    Répartition: cette graphie se réalise par les sons ê ou é, sans même que les spécialistes puissent en fixer la répartition exacte (ainsi, la carte ALW "tchapea" donne é pour une zone du Sud-Luxembourg, de Transinne à Laforêt, où les écrivains utilisent la graphie ê, nettement plus proche de la prononciation). En de nombreux points de l'Ardenne, ce son est prononcé très proche du son in, mais cette prononciation a rarement été notée en Feller. Attention, cette graphie ne note jamais le son è, généralement ressenti en wallon comme différent (francès).

    Base historique: La graphie ai existait dans les textes liégeois anciens; elle est écrite spontanément par les non-connaisseurs du Feller dans les écriteaux commerciaux actuels. Elle a résisté à la généralisation du Feller dans les associations littéraires Centre-wallonnes (Rèlîs Namurwès et Walons scrijeûs d'après l' Banbwès), actuellement sous sa forme accentuée .

    Comment le prononcer à partir des langues étrangères ?

    anglais: ai se prononce comme le wa de wave;

    français: ai se prononce comme sa forme longue en français, par exemple dans dictionnaire.

    néerlandais: ai se prononce comme le ee de been

    allemand: ai uit zoals comme le ee de been


    co pé k' el pés

    é

    Exemples:

    Répartition: cette graphie se réalise en é (parfois dialectalisé en è) à l'Est, et parfois au centre (pés), et i au Sud et à l'Ouest (influence française).

    Base historique: évolution typiquement wallonne à partir de mots laténs comme lectus, pectus, ecclesiam, legit. Elle aboutit très souvent à une graphie -ei- en ancien wallon, graphie conservée dans certaines localités: La Gleize. On rencontre aussi la graphie -ee- ou simplement e. Ce changement était présent en wallon dès la seconde moitié du 10e siècle: lat vectis Vîs scrijhas: meid (1210) peis (1220), veit (1290). Plus de détails dans Remacle, La différenciation dialectale en Belgique romane, 1992, p. 64.

    Foncionnement en dérivation.

    Le diasystème fonctionne uniquement dans une syllabe terminale. Quand il se retrouve à l'intérieur d'un mot par dérivation ou conjugaison, il redevient î: lîter (pailler les vaches), lîtrê (soubassement d'une charrette), cerijhî (cerisier), nos lijhans (nous lisons), redîmer. Exception: les dérivés de méde (médyî…), et les formes conjuguées avec le radical dit B de lére.


     Harmonisation des graphies des textes régiolectaux présentés sur "l' Aberteke": Årmonijhaedje.

     Les betchfessîs e picård: sacwantès apinses da l' Alin Dawson so li scrijhaedje do picard: La problématique des diasystèmes en picard: idées d'Alain Dawson sur l'orthographe picarde.

     Une écriture basée sur la notation de variables.


     Pages pédagogiques sur les diasystèmes.

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    Dressêye:

    Dipus d' racsegnes:

     


    betchfessî I. [v.c.] mete des cayets avou li dzeu d' onk djondant li dzo d' l' ôte; coûtchî des djins avou l' tiesse d' onk (di ene) djondant les pîs d' l' ôte. Cwand tote li måjhonêye raplike, fåt bén betchfessî ls efants po coûtchî, ca dji n' åréns nén des léts assez (L. Mahin). F. placer tête-bêche >> betchfessî scrijha: rl a: sicrijha.

    sicrijha u escrijha / scrijha [o.n.] (mot d' linwincieus) 1. manire di scrire. I shujhèt tertos li scrijha Feller. F. graphie, écriture, orthographe. 2. troke di letes k' a ene metowe valixhance dins l' ôrtografeye d' on lingaedje. F. graphe, graphie. >> betchfessî scrijha: (mot d' linwincieus rfondeu do lingaedje) sicrijha ki rprezinte èn oyon (fonimme) k' est prononcî diferinmint avå ls accints d' on lingaedje, eto ki va esse sicrît di dpus d' ene manire si on s' sieve d' ene ortografeye fonetike. Cwand les scrijheus d' vîs papîs metént "Barvea", c' est motoit k' i savént bén k' i gn av' des djins ki djhént "Barvê", et des cis ki djhént "Barvia", et n' pont fé d' djalots. F. diasystème orthographique. 

    divins: L. Mahin & P. Sarachaga: Li splitchant motî do walon.


    Les rcetes, al vénvole.

    -ea: sayîz -ê (ubén -é u -in) oudobén -ia, tot vs sovnant ki des atroclas come -cea vont dner -cia pu -cha (lacha), -vlea : -vlia pu -via (tauvia). Si vs estoz foû payis, c' est ya k' est li prononçaedje sitandård. Les trokes come -tea (roytea) si prononcèt -tcha (roytcha), -cea, -ssea (laecea, rossea) si dit cia (lècia, rossia), -vlea (tåvlea) si dit via (tauvia), -yea (boyea, moyea) si dit ia (boya, moyea). Foû-rîle: cawiea si dit caw.

    å: sayîz au (ô); si ça n' va nén, sayîz â.

    ô: sayîz ôn; si ça n' va nén, sayîz ô, .

    xh: sayîz ch; si ça n' va nén sayîz h, mins purade hy (ach-laut) si c' est al difén d' ene sillabe.

    jh: sayîz j; si ça n' va nén sayîz h, mins purade hy (ach-laut) si c' est al difén d' ene sillabe.

    sch: sayîz (è)sk-; si ça n' va nén, sayîz ch; si ça n' va nén co sayîz h.

    én: sayîz in; si ça n' va nén, sayîz én, é, în, . A l' indicatif erirece "imparfait" po les cåzants et les rwaitants, vos avoz co di pus d' tchuze: il avént = il avint, il avît, il avént, il avén.n', il avîn', il avin.n'.

    ae: sayîz a, si ça n' va nén, sayîz ; dins -aedje, vos åroz pacôp meyeu avou -âdje.

    oe: sayîz eu, si ça n' va nén, sayîz . Ôtmint, vs avoz co: è, wa, û, ë: on toet = on teût, on (in) twèt, in tèt, on tût, on tët, un twat.

    oi: sayîz wa (u ), si ça n' va nén, sayîz (u ). Ôtmint, vs avoz co: ôn(r), (r), on moirt = on mwârt, on mwért, in mônrt, in moûrt; del foice = del fwace, del fwèce, del fônce, del fônrce, del foûce, del foûrce.

    sh: sayîz CH; si ça n' va nén, sayîz S.

    oenn: sayîz on.n (avon.ne, von.ne) Si ça n' va nén, sayîz win.n (awin.ne, win.ne)

    Å mitan des mots, prononçoz les "e" avou èn accint sol droete: "è". Al fén des mots, i n' s' oyèt nén. Mins nos avans co wårdé les accints, pol moumint, ås rwaitants di l' indicatif prezint (i tchantèt).

    (e)ndè: sayîz 'nn', si ça n' va nén, prononcîz (n)d'.

    eye: sayîz todi éye, u èye; si ça n' va nén, prindoz îye, îe, iye. Nos fjhans l' diferince avou : -êye (ene peclêye, ene måjhon ben tchåfêye), si prononce êye u éye u ée.

    Gn a nou ë k' est noté noer so blanc. Si vos prononçoz voltî ci lete la, vos trovroz ene banslêye di U, di I, eyet di EU ki vos pôroz dire inla. Mins tos les EU si plèt eto prononcî .

    Vos pôroz co, si ça vs ahåye, rissaetchî ene banslêye di W metous dirî cossoune: mwin --> min; d(i)mwin --> d(i)min, fwait --> fait, tch(i)mwin --> tch(i)min. Ciddé, on les mete a tot côp bon.

    Å dvins des mots, les I, les U et les OU ki sont shujhous pa des deurès cossounes (B, D, DJ, G, J, JH, V, Z) udon pa R, ebén, i sont naturelmint longs. Ça fwait k' on n' elzî a pont metou d' tchapea : poujhî = poûjhî, live = lîve, buze = bûze, cir = cîr, i payive = i payîve.

    Les passés simpes et les suddjonctifs erireces vos sbarront motoit. Mins c' est insi k' on scrît dins ene grande sitindeye del Walonreye.


     Alans rzè sol pådje divantrinne do rfondou walon.

     Alans rzè so l' Aberteke.


    How to pronounce diasystemic graphs of walloon ?

    ai is pronounced like a in "wave".

    pronounce ea like ia in "Australia". You could also pronounce like the historical equivalent in english, the "ea" of "veal", as a walloon-english accent, near the East-walloon pronounciation "ê".

    pronounce ô like the "o" of "long". You could also pronounce like english oo in cool, scoop, if you want to speak just like in Charleroi area.

     


    Hoe moeten we de diasistemische grafen uitspreken ?

    spreek ai uit zoals ee in "been".

    spreek ea uit zoals ja in "een jas" of "jammer"