Quelques questions techniques concernant l'établissement de la langue wallonne écrite commune. Les kesses tecnikes a vey avou l' etcherpetaedje do rfondou walon |
Remarques sur la production de textes en wallon commun.
Le wallon écrit commun est d'origine récente (premiers textes vers 1993), ce qui explique la relative exiguïté de sa production. Au début, il s'est spécialisé dans le domaine de la prose non narrative, où la production en wallon ethnique était quasi nulle. Néanmoins on y trouve aussi une petite production en prose narrative (nouvelles), et même quelques essais de poésie. (Dans un premier temps, la production poétique n'est pas conseillée en rfondou walon pour ceux qui possèdent encore l'usage d'un wallon ethnique).
Certains textes ont été produits en rfondou walon. Certains autres proviennent de la réécriture de textes pré-existants dans un wallon ethnique (walon coinrece), et particulièrement:
D'autres textes, enfin, sont des traductions adaptations, en wallon commun, de textes classiques ou modernes écrits dans d'autres langues (français, anglais).
Domaines d'utilisation et de non-utilisation du Rfondou walon.
Le colloque de Charleroi du 23-3-1996 ouvre la voie à l'utilisation d'une langue wallonne écrite commune, li rfondou walon ou, si vous préférez li walon da tertos, (WDT, wédété). Dans leurs conclusions, les organisateurs posent la question des domaines d'utilisation de cette langue et ses rapports avec les pratiques actuelles d'écriture du wallon. Voici quelques éléments de réflexion à ce sujet.
Domaines de non-utilisation.
1. Les domaines littéraires " qui marchent bien " actuellement, et en premier lieu, la poésie. Mais aussi les récits ayant pour cadre la vie des ptitès djins en Wallonie entre 1900 et 1960. Tant que cette production est encore possible, elle doit être préservée car elle constitue une richesse irremplaçable en éléments régiolectaux susceptibles de nourrir le WDT. C'est aussi le seul cadre où peuvent revivre (et être rediffusés) certains mots techniques concernant les métiers agricoles, forestiers, artisanaux, proto-industriels. Des exemples récent de dynamisme de cette prose sont donnés par les textes de H. Matterne, J. Lahaye, ou du tout jeune J. F. Brackman. (Les Cahiers Wallons).
2. Le théâtre classique, de type vaudeville, où l'obligation de communiquer avec un public de proximité oblige à écrire (ou à réécrire) avec un accent local.
3. Une prose non narrative régionale, qui s'est (re)développée récemment (Li Chwès, Djåzans walon, Couttcouloudjoû, Dépêche de Wallonie). Cette production de prose non narrative dans des formes régiolectales du wallon doit être encouragée, car elle constitue un pont intéressant avec la langue normalisée. Ceci, entre autres, par la demande en mots actuels qu'elle implique. Par exemple, une formation comme ptitès cwénzinnes pour salaire minimum, " SMIG " (Dufaux dans Li Chwès) peut être utilisée en rfondou walon et dans n'importe quel régiolecte.
4. Li walon e scole dans les endroits où il est déjà bien implanté; les textes des enfants aux concours de récitation inter-villages, le texte des homélies destinées à un public local.
5. Les noms des rues et des localités, des lieux-dits dans les panneaux publics. La réhabilitation des formes wallonnes a une grande portée identitaire. Il ne s'agit donc pas de les déformer une seconde (ou une troisième) fois.
6. Les textes en wallon sur les T shirts, où on peut faire des séries limitées, et où le client cherche une originalité, proche de son accent d'origine.
7. Les retraductions de textes en wallon, Donc, les textes existant déjà dans une variété quelconque de wallon ne doivent jamais être retraduits en rfondou walon. C'est également une règle de travail en Romantsch Grischung, la langue romanche écrite commune (Suisse) (B. Cathomas). Exception faite pour les textes (pédagogiques, par exemple, qu'on trouve déjà traduits dans une ou deux autres variétés de wallon. Dans ce cas, autant les ratourner e rfondou, on côp po totes. On peut aussi avoir recours à des variétés locales de wallon (et non au wédété) pour traduire des textes provenant d'autres langues régionales ayant les mêmes sources d'inspiration que la littérature wallonne classique.
Domaines d'utilisation.
1. Là où l'emploi d'un seul texte écrit prend une valeur symbolique, la Wallonie parlant d'une seule voix (Grignard). Ainsi, Sa Majesté Albert II pourrait-il fredonner le chant des Wallons, aux fêtes de Wallonie, dont il aurait reçu un texte officiel, non teinté d'hégémonie liégeoise, namuroise ou carolorégienne. Dans le même ordre d'idées, devraient être écrits en wallon commun: la charte de Quaregnon (Li påye di Cargnon), l'ordinaire de la messe, un résumé des textes de base de la création de l'état fédéral belge, avec naissance d'une Wallonie politique.
2. Les textes de proze nén racontrece, (prose non narrative) ayant une portée nationale: politique pan-wallonne, politique belge, politique étrangère, économie et finance, sciences et techniques. La production et la diffusion de tels textes constituent un des objectifs de la Soce nén recwårlante (association sans but lucratif) " Li Ranteule " qui vient de voir le jour.
3. Le théâtre d'avant-garde; les paroles de chansons produites sans connaître l'interprète; la bande dessinée. Dans ces trois cas, on cherche évidemment une " taille critique " et une augmentation du public potentiel.
4. Les romans qui se passent dans d'autres pays: en Mongolie, au Rwanda, au Maroc, en Amérique latine. Ou à une autre époque: pendant la période autrichienne, du temps des croisades, ou dans le futur (science-fiction). La traduction en wallon des chefs-d'oeuvre de la littérature universelle.
5. Toute la base écrite de l'enseignement du walon e scole, et surtout de la formation des enseignants spécialisés en cette matière au niveau des Hôtès Scoles di Scolyince (Instituts Supérieurs Pédagogiques). Ainsi, le wallon pourrait prendre place à côté du néerlandais dans l'éducation des princes et des princesses de Belgique, réalisant la prophétie d'un Liégeois de 1880: " Li Rwè va raprinde a djåzer walon ". Un aide de la région wallonne pour le recyclage d'enseignants de toutes les disciplines comme prof di walon serait sûrement la bienvenue. L'enseignement généralisé de la langue wallonne doit être présenté sous un angle strictement économique: celui de ressusciter une solidarité pan-wallonne, nécessaire pour empêcher la déliquescence du tissu industriel et humain wallon dans une économie mondialisée (espaitchî li dismantchaedje del Walonreye dins li Grand Ptit Viyaedje di nosse daegn). En passant, toute cette activité nouvelle créerait nombre d'emplois, (sans obliger les gens à travailler moins). C'est bien dans l'esprit du temps, n'est-ce pas ?
6. Tous les rapports internes des institutions spécialisées dans la défense de la langue et la culture wallonne: Union Culturelle Wallonne (et en premier lieu le Projet Culturel Global), Conseil des Langues Régionales Endogènes. L'exemple doit venir d'en haut.
7. Les textes de publicité pour les produits wallons, ou pour des produits ayant un impact ciblé sur les Wallons, dans les journaux, publicité murale, publicité digitale, textes de spots télévisés, autocollants. De même les panneaux de sécurité routière sur les autoroutes. Les calicots pour les fêtes de Wallonie, ou pour la semaine des langues en " Communauté française " (ex-semaine du français). Les panneaux des stands de la Région Wallonne à la foire du Heysel, de Libramont, à Flanders Technology. Quelques écriteaux bien visibles dans les services culturels des ambassades belges à l'étranger, particulièrement s'ils sont régionalisés (mission Wallonie-Bruxelles au Québec).
8. Les formes d'indexation et les phrases dans le futur Dicsionaire di tot l' walon (DTW). De même les mots proposés en premier dans le dictionnaire général français-wallon. Les formes régiolectales seront renvoyées à la forme indexée dans le DTW, et seront reprises sous une rubrique Pårlers dans le " F --> W ".
9. Toute l'activité néologique (ou plutôt l'activité d'adaptation du wallon au français de la vie actuelle) se fera en rfondou. Les néologismes " qui marchent " peuvent être repris sous leur forme normalisée même dans les lexiques régionaux. Par exemple ecwårler / financer peut être une entrée du dictionnaire du sud-wallon occidental, notre Rasgoutadje des Bassârdinrèces, alors que, phonologiquement, la forme locale serait acaurer (type en-argent-er). Cette démarche simule un phénomène bien connu où les mots concernant une technique nouvelle entrent dans un régiolecte avec leur phonologie d'origine (par exemple afuncrîye dans le vocabulaire des sabotiers à Awenne). Les néologismes, ou les " formes de mise à jour " doivent, si possible être diffusées avant la généralisation de l'innovation dans le grand public. Ainsi, le vocabulaire proposé pour la micro-informatique devrait être largement propagé dans les cercles wallonophones. On devrait penser à un mot wallon pour la future monnaie européenne, pour la rendre plus proche du citoyen. Pourquoi pas liård et mastoke pour les centimes?
Conclusions.
On le constate, le rfondou walon n'entend pas se substituer aux formes régiolectales dans les activités déjà existantes. Il s'agit surtout d'une arme de reconquête des domaines délaissés par notre langue depuis 200 ans. Toute langue régionale, quelle qu'elle soit, si elle n'investit pas le monde du réel du 3e millénaire, est vouée à l'extinction. A présent, grâce à la normalisation, le wallon possède tous les atouts pour échapper à cette fatalité. Encore faut-il que le produit rfondou walon trouve acheteur. Cela ne dépend que de vous.
Lucien Mahin, divins Singuliers, 2-1996.
Langue wallonne écrite commune: trois projets qui tiennent la route.
L'avenir du wallon passe par l'élaboration d'une forme écrite commune de la langue. Celle-ci n'entre pas en concurrence avec les formes écrites locales, développées depuis 1650 en ex-principauté de Liège, depuis 1850 à Charleroi et à Namur, et depuis 1900 dans de nombreuses villes et villages de Wallonie grâce aux principes de l'orthographe Feller.
La forme commune est un passage obligé pour l'amélioration du statut de la langue wallonne, jusqu'à devenir une langue co-officielle en Wallonie, à l'instar de l'irlandais, du basque, du catalan, du luxembourgeois.
L'établissement d'une forme écrite commune s'appelle également " normalisation " ou " planification technique " de la langue. C'est effectivement un travail de technique linguistique. Théoriquement, il existe 3 voies d'approche différentes :
1. Recherche d'une forme la plus pure de la langue, faisant appel aux textes anciens et aux mots de langues cousines différents de la langue dominante. L'exemple historique est la normalisation du turc, contre l'arabe dominant, et empruntant aux langues d'Asie centrale parentes. L'irlandais peut aussi se ranger dans cette catégorie.
2. Adoption de la forme de la capitale ou de la région centrale comme forme commune de la langue. C'est de loin le mécanisme le plus fréquemment rencontré tant pour les langues anciennement planifiées (français / Paris, anglais / Oxford) que pour les langues régionales de normalisation plus récente (catalan / Barcelone, luxembourgeois / Luxembourg-ville)
3. Normalisation syncrétique ; où à travers des écritures dites en diasystèmes, on synthétise dans l'orthographe certaines différences régionales de la langue. Cette technique, plus récente, plus difficile mais plus démocratique, est développée actuellement pour l'occitan, le poitevin et partiellement pour le basque. Trois projets de normalisation du wallon ont été mis au point, ces derniers temps, qui s'inspirent plus au moins d'une ou l'autre de ces trois voies d'approche.
1. Le projet Johan Viroux prône d'adoption de la forme namuroise du wallon comme langue écrite commune. Le wallon commun serait ainsi en continuité quasi totale avec le wallon tel qu'il apparaît actuellement dans la littérature namuroise, écrit avec le système orthographique dit Feller. Cette option a l'avantage de faciliter la prononciation et l'apprentissage de l'écriture, par notation de la plupart des détails phonétiques dans l'orthographe.
2. Le projet UCW (Union Culturelle Wallonne) utilise également l'orthographe phonétique dite Feller mais accepte les diasystèmes. Un diasystème est un groupe de lettres qui permet de prononcer différemment le même mot écrit, d'après les traditions de prononciation des différentes régions de Wallonie. Par exemple "pexhon" sera prononcé "pèhon" en Province de Liège et Nord-Luxembourg et "pèchon" ailleurs. " tchapea " sera prononcé tchapê dans les provinces de Liège et Luxembourg, tchapia a Namur, Brabant et est du Hainaut, voire capiô dans l'ouest du Hainaut.
3. Le projet Hendschel-Mahin-Hiernaux. Il adopte également les diasystèmes, dont ceux du projet précédent. De plus il propose des aménagements de l'orthographe pour rendre celle-ci plus facile à gérer, dont une réduction importante du nombre d'accents. Ce nombre de signes accentués, particulièrement important dans les systèmes dits Feller (60 à 80 accents et autres signes diacritiques pour 100 mots) est ramené à des proportions équivalentes à celle du français et de l'espagnol, 15 à 20 pour 100 mots. Cette option facilite l'utilisation chez le consommateur final mais rend plus ardu l'apprentissage et l'enseignement.
Signalons enfin qu'il existe une quatrième voir, celle de l'adoption de la langue telle qu'elle existe à Liège actuellement. La variante liégeoise du wallon est la plus prestigieuse et ressentie subjectivement comme la plus belle par de nombreux wallons, même non liégeois. De plus c'est déjà depuis très longtemps une sorte de langue écrite commune pour de nombreux écrivains de la province de Liège. Mais jusqu'à présent, le projet la proposer pour langue wallonne commune n'a pas été présenté explicitement.
Remarquons enfin que les 3 projets ne sont pas incompatibles entre eux. D'ailleurs leurs initiateurs respectifs sont en contact permanent tant dans le cadre de la Commission Normalisation de l'U.C.W. qu'au sein de l'A.S.B.L. Li Ranteule.
Il revient aux utilisateurs finaux, les écrivains et les politiques au niveau de la Région wallonne, de marquer leur préférence par l'adoption d'un ou l'autre des systèmes pour leurs écrits non littéraires.
En ce qui concerne la littérature, les bons vieux wallons "ethniques" ont toujours leurs qualités irremplaçables. Dans les systèmes 2 et 3 c'est également les utilisateurs qui fixeront à long terme les options de prononciation les plus courantes, pouvant repasser alors, peut-être, à une écriture plus phonétique comme en 1.
L'orthographe du wallon de demain sera donc différente de celle d'aujourd'hui, parfois plus proche de celle d'avant 1900. C'est probablement là une mutation indispensable à la survie de notre avant-première langue.
Lucyin Mahin, ASBL "Li Ranteule", webmaster a http://aberteke.walon.org
Autres sites développés en wallon commun : http://www.wallonie.com/wallang/ (les pådjes do lingaedje walon) ; http://www.geocities.com/CapitolHill/7128/index2.htm (site européen de Stéphane Dohet) ; http://users.skynet.be/bs302306 (site de la grammaire wallonne).
Adresses de contact :
Comint scrire li walon did dimwin ?
Kéne wespireye [guépier] et ké samru [ruche bourdonnante] cwand on cmince a djåzer d' ortografeye, mes djins. A croere ki li scrijhaedje, c' est come ene rilidjon avou ses curés et ses evekes, les cis ki mostrèt comint scrire, et li hierdulêye des bons crustins ki vont a messe, des cis ki sont dins tos leus estats cwand on vout bodjî ene faflote a çou k' on-z a todi fwait.
Li çou-k'-on-z-a-todi-fwait, [la tradition], c' est çou k' on lome li scrijhaedje Feller, do nom d' on prof di Vervî ki l' a-st atåvlé diviè 1900.
Li Feller, c' est on mo [très] bon sistinme, po les cis ki cåzèt ddja walon, li scrire [pour que ceux qui parlent déjà wallon puissent l'écrire], et tos les ôtes li savu lire avou pår [exactement] li pronoçaedje do scrijheu.
Gn a portant sacwantès ahikes avou l' Feller. Li prumire, c' est li faflotreye ki nos a aminé ki provént del fonetike. 65 a 80 faflotes [accents] po 10 mots, mon parént ! C' est cwate côps d' pus ki li francès et li spagnol, sins cåzer di l' inglès et do neyerlindès, deus lingaedjes cåzu sins faflotes. Les faflotes ni sont nén on defåt en soi, mins pask' ele diminuwet li rindmint do tapaedje [frappe] et do scrijhaedje del langue.
Li francès a stî-st ehåyî [normalisé] do truvint ki [à l' époque où] li môde esteut ki li scrit lingaedje rishonnaxhe [ressemblât] li pus possibe å latén et å grek. Li walon did dimwin, tant k' a li, est ehåyî enute [aujourd' hui], a ene epoke wice ki li mwaisse-idêye c' est " rindaedje ! rindaedje! rindaedje! [rendement !] ", et wice ki tos les lingaedes sont k' eturlutet inte zels po-z aveur li meyeute plaece å solea. Ni bråylans nén [n'entravons pas] li walon avou on bolet å pî, k' il årè motoit målåjhey a s' endè mete cwite pus tård.
Li disfaflotaedje, dj' ô bén : [ce qui veut dire] rissaetchî evoye les faflotes, c' est adon li grande caracteristike do rfondou walon ? Nonna, séss. Li rfondou walon, c' est on walon ki les djins si metrént turtos d' acoird po scrire, eyet-z endè fé èn oficire lingaedje da-sinne [une langue identitaire officielle] pol Walonreye.
Li rfondou walon, ci pôreut esse teyoricmint, li pårler d' Lidje, sicrît come on l' fwait dispu 1900, ou on pårler d' Nameur ramidré, come l' a-st atåvlé [proposé] lanawere Djohan Virou, après bråmint des rcwerances so totes les fômes coinreces [locales] do walon.
Si l' walon, té k' il est scrît a Lidje, oubén li ci come a Nameur, pôrént divni, onk ou l' ôte, li scrit lingaedje di tot les Walons, ça n' si frè nén sins må, copurade cwand fårè responde al kesse : " sabay li ké des deus ki vôreut bén leyî si plaece a l' ôte ? "
Did la, l' idêye ki fwait si ptite tricbalinne [son petit bonhomme de chemin] dispu 1994, di rprinde des vîs scrijhas del Moyene Ådje, k' on pleut lire come on vleut, a l' avnant k' on soeyîxhe di ci costé chal ou d' l' ôte del " frontire linwistike ", k' esteut, adon, inte li payis d' Nameur eyet li payis d' Lidje. Ces letes la, c' est xh, ea, oucobén en, k' on-z a lomé e walon les betchfessîs scrijhas [graphies "tête-bèche"], et ki les linwincieus houkèt " diyasistinmes ".
L' advintaedje, c' est k' on n' oblidjrive nén les djins a cåzer come a Nameur ou a Lidje, mins i wådrént ene grande varyisté d' accints.
Li dzavintaedje c' est k' on n' pôreut pus dechifrer li prononçaedje rén k' å lére [à la lecture] du scrijhaedje, mins s' fåreut i esse ene miete sicolé dvant. Dins 20-30 ans, si les djins s' metèt a prononcî les betchfessîs tertos parey, on pôreut co rsimplifyî li sistinme, tot rivnant å scrijha k' a wangni li coûsse, ch ou h po xh, ia ou ê po ea, et vos nd åroz...
Namurwès standård, Lidjwès môdiene, ou rfondou a betchfessîs, i fåt ki leus disfindeus baténxhe leu smele, et fé del riclame po onk ou l' ôte, po tos les raprindisses sicrire sorlon leu prôpe relijha, po tchaeke aveur li macsimom di sujheus [suiveurs, disciples].
Et pu : kilabala! [qui l'abat, l'a, en parlant de l' ancien jeu de l'oie pendue = que le meilleur gagne].
Lucyin Mahin, divins: Qué walon po dmwin ?, Quorum, Djerpene, 1999.
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